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Dirat Karl

Karl Dirat est né de l’autre côté de la Méditerranée il y a 56 ans en Algérie. Il a grandi au milieu des poules, connu les trois-huit comme ouvrier avant de devenir ingénieur au ministère de la Défense.

Après son parcours atypique, Karl Dirat, aujourd’hui sans étiquette politique après être passé par l’UMP, est le nouveau maire de la commune. Avec 44,3 % lors d’une triangulaire au second tour, il a conquis cette ville tenue par la gauche depuis… 1945 !

Il naît à Sétif où ses parents, français, sont agriculteurs. En 1962, après les accords d’Evian mettant fin à la guerre d’Algérie, l’exode des pieds-noirs conduit la famille dans le sud de la France. « Mon enfance, c’est comme du Pagnol. J’ai couru après les moutons », se souvient-il. Karl Dirat devient ouvrier dans une usine d’enrichissement d’uranium, loin des 35 heures. Il intègre même le syndicat Force Ouvrière pendant deux ans

Alors quand des opposants de gauche à Villabé le traitent de « Nicolas Sarkozy », il sourit tristement. « Je suis loin de ça. J’ai un passé d’ouvrier-paysan », clame-t-il. Karl Dirat s’extrait de sa condition en rentrant dans l’armée de l’Air. Il franchit les échelons pour intégrer finalement le bureau d’études d’armement. « Les soldats qui partent au Mali, c’est nous qui les équipons », résume-t-il, annonçant qu’il quittera « son travail rapidement ».

Karl Dirat atterrit à Villabé en 1991. Sa femme, enseignante, est de la commune. 10 ans après son arrivée, il se lance dans la politique. « Je gérais une copropriété de 400 maisons. Il n’y avait pas de dialogue avec l’équipe municipale », estime-t-il. Le début de 13 années passées dans l’opposition, après un nouvel échec aux municipales de 2008. « Il faut de la volonté et rester actif. Avec mon équipe, on a posé 500 questions aux conseils municipaux », assure Karl Dirat.

Il quitte finalement l’UMP en 2013, « déçu » de la guerre interne Copé-Fillon pour la tête du parti. « Sur ma liste, la première femme a voté Hollande en 2012 », explique-t-il. Le futur maire entend consulter ses administrés, notamment en direct sur Internet. « Plus personne ne se déplace aux réunions publiques », constate-t-il, dévoilant son ambition : « Je vais fixer des objectifs à tout le monde. Je fonctionne ainsi. Je pilote 52 études au ministère. Quand on met en place des gilets pare-balles, on n’a pas le droit à l’erreur. »

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